Préserver ma santé mentale après l’arrivée de bébé
- mariepiergagne60
- 6 juil.
- 5 min de lecture

Depuis l’arrivée de ma fille, j’ai mis en place plusieurs choses, petites et grandes, pour prendre soin de moi. Parce que j’ai déjà traversé des épisodes dépressifs par le passé et que, comme j'en ai déjà parlé ici , le postpartum peut être un facteur de risque de rechute.
Ce que je partage ici, ce n’est pas une recette magique (évidemment ça n’existe pas). C’est juste ce qui m’aide, moi, à garder la tête hors de l’eau, à rester connectée à qui je suis et à faire de la place pour la joie, même quand les journées sont floues ou trop pleines.
Nommer ses besoins pour ne pas porter seule
Parfois, on oublie ou on minimise la base : exprimer ses besoins clairement permet à ceux qui nous entourent de nous soutenir. Avec mon chum, j’ai appris à nommer mes limites et mes besoins, même quand ça me semblait difficile ou que j’avais peur de paraître vulnérable. Parce qu’on ne peut pas tout gérer toute seule comme nouvelle maman ou dans la vie en général, et ce n’est pas un signe de faiblesse que de demander de l’aide. Mon chum avait planifié trois semaines de congé parental, mais quand la troisième semaine est arrivée, je sentais que je n’étais pas encore prête à reprendre seule le rythme avec notre bébé. Quand je lui ai demandé de prolonger son congé, il était bien surpris, car il avait l'impression que j'étais en contrôle (salut la reine du j'ai-pas-l'air-de-ce-qui-se-passe-en-dedans). Lui expliquer avec transparence comment je me sentais lui a permis de me soutenir adéquatement. Et ça m’a permis à moi de respirer, de me reposer et de consolider l'allaitement. Tsé, la fameuse communication, hein... c’est peut-être la première étape la plus importante pour se protéger.
Accepter que le repos, ce n’est pas perdre son temps
J’ai accepté que mon corps avait besoin de temps pour se remettre de la grande aventure que sont la grossesse et l’accouchement. Ça parait simple, mais dans un monde où tout pousse à performer, même en récupération, c’est une fierté pour moi d'y être parvenue sans jugement.
Quelques jours après mon accouchement, j’ai tenté d’aller prendre une petite marche. Rien de fou là! Mais mon corps m’a clairement fait comprendre qu’il n’était pas prêt. Les douleurs étaient là et mon énergie, absente. Une ancienne version de moi aurait probablement insisté en se mettant un peu de pression pour « retrouver son rythme » et en ignorant les signaux de son corps. Cette fois, j'ai mis de côté la performance et j'ai bingewatché une couple de séries SANS CULPABILITÉ!
Prioriser mon sommeil
Parce que le mythe du bébé qui se réveille dès que tu le déposes dans son lit n'en est pas un, et qu'il n'était pas question que je passe des heures debout à essayer d'endormir ma fille au lieu de dormir moi-même, j'ai décidé que j'aimais mieux dormir avec elle dans mon lit que de ne pas dormir pantoute. Merci cododo et les siestes collées et au yâbe la peur qu'elle ne veuille pas dormir dans son lit avant ses 10 ans. Ma santé mentale dépend de mon sommeil, pas de compromis ici.
Replacer des repères simples dans mes journées
Pendant longtemps, je me voyais comme quelqu’un qui avait de la difficulté à suivre une routine. Mais à travers mon processus de guérison, j’ai compris que certaines routines choisies avec intention sont essentielles à mon équilibre.
Après mon accouchement, en période de fragilité, j’ai pris soin de remettre en place quelques éléments très simples dans mon quotidien. Déjeuner tous les matins (ça l'air de rien, mais essaye ça avec un bébé de 3 semaines), faire un peu d’écriture en début de journée, aller marcher chaque jour. Bon, après ça ma journée était clairement pleine, mais reste que ce n’était pas une routine rigide ou surchargée. Juste quelques gestes qui m’aidaient à garder un certain rythme, à me sentir ancrée, et surtout à remplir mon verre avant de tout donner au reste de ma famille.
Structurer mes semaines, même sans horaire officiel
Mon agenda papier, c'est mon meilleur chum depuis quelques années. J'utilise celui de La Planificatrice et je l'offre volontiers en cadeau à tous mes amis! J’ai recommencé à l'utiliser quelque semaines postpartum, même si je ne travaillais pas. Juste pour me structurer un minimum et ne pas finir la semaine avec l’impression d’avoir couru partout comme une poule pas de tête. Reminder: on a maintenant cinq enfants à la maison :)
Prendre soin de mon corps, sans attendre
Assez tôt, j’ai vu mon ostéopathe adorée, question de réaligner la machine.
J'étais préoccupée de laisser mon bébé exclusivement allaité pour quelque heures, mais je savais que mon corps devait être en forme pour pouvoir bien m'occuper d'elle.
J'ai repris la course sans pression
Avec la poussette, mes nouveaux souliers, mes baldos préférés pis toute. C'était ben le fun, jusqu'à ce que mon bébé boude la poussette. Exit la course.
Rester entourée
Je me suis assurée de ne pas m’isoler. Je passe du temps régulièrement avec mes amies et ma famille, même quand ça demande un peu d’organisation ou d’énergie. Je prends aussi le temps de vivre le plus de moments de qualité possible avec mes grandes filles, dont la présence me fait un bien fou. Aller avec elles dans un petit café juste à côté de la maison pour les aider à étudier, c’est plaisant pour tout le monde, même pour la petite qui dort dans le porte-bébé.
Je suis même partie avec l’une d’elles et mon bébé chou de 3 mois pour un road trip de 3 heures, 3 jours à l'extérieur (333...), avec les bagages pis toute, pour aller voir sa compétition sportive. On en a profité pour manger du popcorn dans le lit en écoutant HGTV à l’hôtel, et je me suis fait de nouvelles amies mamans avec qui c’était ben chouette de jaser sur le bord de la piscine. Bon, ça, c’était next level , j’ai été brûlée pendant deux semaines au retour, mais c’était tellement le fun de vivre ce moment privilégié avec mes cocottes et au final, ça m'a énergisé.
En bref, juste être en présence de mes proches, rire un peu et parler d’autre chose que de couches et de régurgit, ça me permet de me rappeler que je ne suis pas juste une new mom qui sent le lait sur.
Me sentir bien dans mon linge (littéralement)
Je me suis acheté du nouveau linge qui me faisait. Parce que, honnêtement, quoi de plus déprimant que d’avoir dans sa garde-robe juste des vêtements un tit brin trop serré, qui te rappellent chaque matin que ton corps a pas mal changé?
Je suis fan de la garde-robe capsule, donc une couple de morceaux bien choisis ont suffi pour remettre mon estime corporelle sur les rails (merci Coeur de Loup).
Faire de l’espace pour notre couple
Bon, là je me livre sans tabou : mon chum et moi, on a décidé d’aller consulter un psy. Pas parce que notre relation va mal, au contraire, on s’aime à en être énervants! Mais parce qu’on voulait apprivoiser les défis de notre nouvelle réalité et défaire certains nœuds qui avaient pris de la place avec le temps.
On se donne du temps et de l’espace chaque semaine pour faire le point, avec un œil extérieur bienveillant. Ça nous permet de rester connectés, de mieux se comprendre, et surtout de garder notre relation au top de nos priorités, même dans le tourbillon du quotidien.
La perfection n'existe pas!
Eh oui, j’ai eu des moments de découragement, j'ai pleuré, manqué de sommeil, eu besoin que mon chum prenne le relai eu plus sacrant en revenant de travailler, passé trop de temps sans me laver et me brosser les dents, pogné les nerfs après une infirmière qui nous a signalé à la DPJ, vécu avec la paralysie de Bell… Cependant, je suis convaincue que toutes mes petites décisions ont contribué à rendre mon postpartum plus doux, plus stable et plus humain et qu'elles m'ont aidé à traverser les défis plus sereinement.
Félicitations Marie -Pier, en te choisissant et cela inclut toutes les sphères de ta vie, tu te fais un grand bien et ce bien jaillit sur tout ton monde et ton environnement.
À bientôt 😘