Moi, pas sportive et amoureuse de mon lit, je me lève maintenant à 6 heures pour courir.
- mariepiergagne60
- 22 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 oct.

Et ce, trois fois par semaine depuis 4 mois! Comment ai-je réussi cet exploit? Laisse-moi d’abord te parler de ma relation de haine profonde avec l’activité physique. J’ai toujours été poche en sport : je trichais dans les tests de redressements assis au primaire parce que j’étais juste capable d’en faire un demi, j’ai essayé le snowboard pour faire comme mes ami.e.s, mais j’avais peur pis j’avais frette, j’ai tenté le basketball parce que j’aimais ça à la télé, mais j’ai tout haï, surtout le mot équipe dans « sport d’équipe ». J’ai découvert la randonnée en montagne assez tard et, oh miracle, j’ai aimé ça. Mais je me suis blessée au genou, ce qui a mis rapidement fin à ma courte carrière de fille de plein air. C’est finalement par le yoga que j’ai trouvé une voie vers l’activité physique, il y a plusieurs années. Ceci dit, caser plusieurs séances par semaine dans un studio, ce n’était pas simple. Et comme je n’ai AUCUNE autodiscipline pour bouger à la maison, j’ai fini par abandonner le projet.
Puis, la course. Sérieux, c’est la base courir : TOUT LE MONDE est capable, c’est gratuit, ça demande rien et t’as zéro déplacement entre la maison et le lieu de ladite course (que je me disais). Je devrais ben être capable moi aussi! Mais merde que c’était tough pour une patate de divan comme moi! Honnêtement, j’ai dû essayer de m’y mettre sérieusement des dizaines de fois. Mais toutes les raisons étaient bonnes pour abandonner : les blessures, et surtout, le manque de confiance en moi et le besoin de performance dans tout ce que j'entreprends.
L’an dernier, j’ai eu un déclic. J’étais à New York avec mes grandes filles pour la relâche de mars et j’ai réalisé que je l’avais échappé. Ça m’a frappée à quel point j’admirais mes ados d’être de si grandes athlètes tandis que moi, je ne bougeais JAMAIS. Non seulement je n’étais pas en forme, mais rendue à 37 ans, je n’avais jamais pris ma santé au sérieux. Alors, je me suis dit pour la je-ne-sais-pas-combientième fois que la course, c’était le plus simple à mettre à l’horaire. Je me suis acheté des espadrilles, téléchargé l’application C5K (Couch to 5k) et j’ai commencé une routine douce pour éviter les blessures (alterner de très courts moments de course avec de la marche). J’ai tranquillement laissé derrière moi l’image de la fille pas sportive pour celle de la femme qui prend soin de son corps et de sa santé.
Pis crime, j’ai été bonne cette fois dans la persévérance! J’ai couru deux à trois fois par semaine jusqu’à juin, avec des balados dans les oreilles, en flashant mes Allbirds achetées à New York et en sous-estimant totalement l’importance DU soulier parfait. Résultat : une fasciite plantaire du maudit, qui a heureusement concordé avec une grossesse (du maudit aussi, tant elle a été tough). J’ai donc dû arrêter la course, laissant le temps à ma blessure de guérir.
L’affaire, c’est que je savais que j’étais capable de persévérer cette fois! J’étais donc hyper motivée, après avoir libéré mon corps de la douleur de créer un être humain, à recommencer à courir. On ne m’y reprendra plus, je suis allée me procurer des espadrilles adéquates et je suis partie faire découvrir les rues de Saint-Sauveur à mon bébé neuf dans sa poussette. Mais vous savez, quand je disais que toutes les raisons étaient bonnes pour abandonner, là j’en avais une pas pire : les nuits trop courtes! La fatigue commençait sérieusement à avoir raison de ma motivation lorsque mon chum s’est habillé un matin avec l’impression désagréable que ses jeans avaient rapetissé pour la première fois depuis ses 18 ans. Il m’a donc proposé qu’on coure ensemble, pour se motiver. Sauf que moi, JAMAIS je n’allais courir avec quelqu’un. Je préférais vivre ce moment en solo (que je me disais… la vraie raison étant que j’étais bien trop orgueilleuse pour qu’on constate ma piètre forme physique). Finalement, je me suis laissée amadouer par ses beaux yeux, par sa promesse d’être en très mauvaise forme lui aussi (c'était faux) et par le fait qu’il ne me juge jamais. Et pour que notre nouvelle activité de couple fonctionne avec son horaire d’homme qui a une vraie job, on devait y aller tôt. C’est ainsi que je suis devenue une coureuse matinale qui ne calcule pas ses distances et qui n’a aucun objectif sinon celui de ne pas abandonner.
Au départ, j’alternais 45 secondes de course et 90 secondes de marche pendant 20 minutes, avec une légère envie de mourir à la fin. Je suis maintenant capable de courir 17 minutes en jasant, le tout sans odeur de décès. J’ai même osé prendre part à un club de course, c’est-à-dire courir avec des gens qui courent trop longtemps pour moi!
En résumé, mes trucs pour arriver à intégrer l'activité physique dans mon quotidien?
1- Avoir quelqu'un qui s'engage à bouger avec moi;
2- Avoir les souliers adéquats;
3- Accepter de ne pas être dans la performance;
4- Garder le focus sur mon progrès;
5- Bouger le matin
Je réalise concrètement que me lever tôt et bouger, c’est bon pour l'humeur, surtout en ce mois de septembre qui est très propice chez moi à la dépression saisonnière (je pense que personne ne l'avait jamais dit avant).



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